lundi 22 octobre 2012

FEMME DE CHAMBRE



FEMME DE CHAMBRE
de Markus Orths
aux Editions Liana Levi
Dès les premières pages, j’ai eu envie d’en savoir plus sur Lynn. En premier lieu, l’auteur laisse entendre qu’elle a séjourné quelques temps dans un hôpital. Les séances avec son thérapeute prouvent qu’il lui est réellement arrivée quelque chose. Lorsque je découvre sa manie obsessionnelle du ménage, je pense immédiatement qu’elle est atteinte de tocs qui la conduisent à  récurer, lessiver, et nettoyer  sans relâche, même au-delà de ces journées de travail de femme de ménage.
En réalité, je devine à demi-mot que son « problème » est ailleurs, et crois même un instant, mais sans aucune certitude, qu’elle pourrait être cleptomane.
La vie de Lynn est rythmée par un calendrier hebdomadaire monotone. Le jeudi elle téléphone systématiquement à sa mère et seulement le jeudi. Le vendredi elle voit son thérapeute mais le mardi est sa journée préférée. Ces jours-là,  Lynn se couche sous le lit d’une chambre d’hôtel dans lequel elle travaille et devient pour une nuit, l’observatrice cachée de la vie d’un autre. C’est de cette façon qu’elle rencontre Chiara, Escort girl libre et indépendante.
Alors que Chiara est affranchie de toute contrainte, Lynn, elle, au contraire, est dépendante et prisonnière de ses manies, de ses rituels, de ses angoisses, de sa vie sans éclat.
Markus Orths dépeint avec pudeur la vie de Lynn dont les détails parcimonieux nous permettent de laisser vagabonder notre imagination et peut-être même de s'interroger sur sa propre vie et sur le sens que l'on veut bien lui donner.

vendredi 5 octobre 2012

Une semaine de vacances de Christine Angot



Aux Editions Flammarion
Je me tiens habituellement à distance de l’effervescence, souvent commerciale, provoquée par la rentrée littéraire. L’engouement que suscitent ces ouvrages fraîchement mis en rayon, ne fait que m’agacer. Mais cette fois, je n’ai pas pu rester indifférente à la couverture médiatique dont a bénéficié le livre de Christine Angot. Face à de telles divergences d’opinion, j’ai acheté l’ouvrage. Encensé par les uns, décrié par les autres, qui aurait pu rester sourd à tous les commentaires diffusés par les médias ?
J’ai lu ce livre très rapidement comme pressée d’en finir au plus vite avec l’horreur. Et même si je n’ai pas aimé être la spectatrice des scènes dépeintes par Angot,  je peux comprendre pourquoi cet ouvrage a suscité autant de compliments que de critiques. Dérangeant ? Oui bien sûr. Trop accès sur le sexe ? Trop cru ? Oui aussi.
Certes il est difficile de parler d’inceste sans en montrer le côté noir, le côté sale, l’horreur de ce que vivent ses enfants sous la dominance et le contrôle de l’adulte. J’ai conscience du talent dont il faut faire preuve pour décrire avec autant de précisions, sans jamais être vulgaire, les situations humiliantes  que vit cette jeune fille.
Cependant, était-il nécessaire d’insister autant sur les détails pour montrer toute cette cruauté ? Ce que je reprocherais à Angot c’est peut-être, le manque de pudeur et le déballage imposé au lecteur par l'écriture de passages trop longuement détaillés et de façon répétitive.
Si vous souhaitez un commentaire supplémentaire d’une personne qui a apprécié cet ouvrage sans condition, cliquez sur ce lien suivant : l’ivre de lire.
E.D

mardi 11 septembre 2012

Avez-vous l'adresse du Paradis ?



De François Bott aux Editions Le Cherche-midi

L’humour est souvent mis en avant dans les critiques de cet ouvrage, ce n'est pourtant pas ce  que je retiendrais en tout premier lieu à  la lecture de celui-ci.Ce qui me frappe c’est plutôt la nostalgie, l’amour, la détresse, ou même encore la pudeur, que l’on ressent à travers les propos de l’auteur.
François Bott retrace en sept dates, du 7 novembre 2010 au 14 juillet 2011, des instants éphémères de vie qui s’entrecroisent, d’occasions manquées, ou encore de douces et futures perspectives amoureuses.
« Avez-vous l’adresse du Paradis ? » n’est pas seulement l’histoire d’un chassé-croisé de destins entre New-York, Paris et la province, c’est aussi une ode à Paris et à son romantisme, un hommage à ceux qui, de désillusions en désillusions, renouent des liens, continuent leur existence, se retournent sur leur passé avec nostalgie ou sans état d’âme.
Mais ce livre, c’est aussi un début de réflexion, suggéré en la phrase de Paul Eluard : « le hasard, n’existe pas. Il n’y a que des rendez-vous. » Comme si ces personnages dont les chemins se sont croisés « par hasard », devaient inévitablement se rencontrer un jour.
Extraits :
« … Le chic n’empêchait pas le désespoir. Le chic ? C’était quoi, le chic dans une chambre d’hôtel, crasseuse, et minable, de la Cent Dixième Rue ? C’était pathétique, le chic… Avez-vous l’adresse du Paradis ? Tout le monde cherche, personne ne trouve… ».
« Sur les plages de leur jeunesse, Gatsby le magnifique prétendait ne rien aimer tant que les serrements de cœur des fins de saison, lorsqu’on échange les adresses d’hiver et que l’on ferme les parasols. »
« Quand on lui demandait si la vue sur mer ne l’empêchait pas de travailler, il répondait que, dans ce genre de travail, on se permettait parfois de rêver. Sans doute espérait-il, en secret, rejoindre plus tard le prestigieux cortège des écrivains diplomates, ses maîtres et ses modèles : Chateaubriand, Claudel, Giraudoux, Saint-John Perse, Morand, Gary et les autres… Ces gens étaient la preuve que la diplomatie laissait du temps à la littérature. René regardait la mer, sans trop rêver cependant. C’était comme les coups de cœur et le vague à l’âme. Il ne fallait pas abuser de ce genre de laisser-aller. » 
« … Montmartre, Belleville, la République, les Grands Boulevards, l’Opéra, le Palais Royal, la Madeleine, les Champs Elysées, les Invalides, le Trocadéro, Passy, Sèvres-Babylone, Saint-Germain-des-Prés, l’île de la Cité, Montparnasse et la place d’Italie, c’étaient des ville dans la ville. « Vous comprenez, Léon, disait la belle Américaine : des villes dans la ville, avec leurs couleurs particulières, leurs lumières différentes et leurs frontières imperceptibles, mais on les devine quand on les franchit… C’est magique, c’est Paris. »
… Elle parlait du ciel rose de la Concorde, des brumes du canal Saint Martin, des gris magnifiques de la gare Saint Lazare et des rousseurs de l’automne dans les jardins des Champs-Elysées. »

jeudi 30 août 2012

Bienvenue parmi nous



A l’heure où les médias nous inondent d’informations sur la rentrée littéraire et les quelques 646 ouvrages qu’il faut avoir lus pour être dans la mouvance littéraire, je nage à contre-courant et lis un livre écrit il y a plus de dix ans. Bien que je brûle d’envie de me plonger dans quelques nouveautés, l’adaptation de ce livre au cinéma par Jean Becker, me pousse à me plonger à nouveau dans l’univers d’Eric Holder et je ne suis pas déçue.
L’auteur nous raconte l’histoire improbable d’une jeune fille mise à la porte par sa mère, qui débarque chez un couple dans le Sud de la France, au hasard de son vagabondage.
Si Daniela, cette jeune adolescente peu épargnée par la vie, trouve réconfort et écoute auprès d'Alice dans la maison de ces deux sexagénaires, elle deviendra, elle-aussi, un élément indispensable dans la vie de ces hôtes, notamment dans celle de Taillandier.
Peintre  en panne d’inspiration, grâce à elle, il ne retrouvera pas  seulement le gout pour le dessin mais également le gout à la vie.
Une histoire émouvante, qui ressemble peu à la réalité de la vie quotidienne mais on a envie d’y croire tant le récit est beau et les protagonistes attachants.

E.D

Bienvenue parmi nous  d'Eric Holder aux Editions J'ai Lu

samedi 25 août 2012

Le titre était pourtant prometteur


Avant de rentrer en métropole, je voulais, une fois n’est pas coutume, lire un ouvrage d’un auteur issu du cercle très fermé des écrivains calédoniens.
Ce livre ne fut pas, à l’instar des quelques trois cent cinquante ouvrages qui m’ont suivis, mis en carton pour un périple de quarante-cinq jours à travers les océans, mais  précieusement conservé dans mes bagages à main pour accompagner mes trente heures de voyages.

 « Kidnapping à Istanbul »…
Inconditionnelle de cette citée magique, j’imaginais déjà une histoire passionnante au sein de la Sublime Porte avec en toile de fond Topkapi, Saint Sophie, peut-être La Mosquée Bleue ou encore la Tour de Galata.
Je me représentais une poursuite dans les ruelles encombrées du Bazar, parmi les étals de Loukoums et d’épices. Je pensais à une chasse effrénée sur le Bosphore, décrivant au passage la beauté des Yalis, mentionnant Ortakoÿ, son port, ses vendeurs de poissons grillés… Peut-être même une référence à Loti et son café, une description du palais de Dolmabahçe, un clin d’œil à Kénizé Mourad.  Mais rien de tout cela…
Le titre évocateur m’avait mise en émoi…Mon imagination avait été féconde. Aussi ma déception fut-elle grande lorsqu’après cent pages de lecture, je n’avais toujours pas compris le sens de l’histoire.
Bien évidemment, quelques références sur l’époque Byzantine jaillissaient çà et là mais sans logique, sans véritable lien avec une histoire ou avec l’Histoire.
Hélas, ce livre n’est pas un guide de voyage sur Istanbul, pas plus qu’un guide culturel, et encore moins un roman. Certains diront qu’à la lecture du résumé de l’éditeur, j’aurais dû le comprendre. Mais pourquoi ce titre alors ? Ce récit décousu -parsemé de fautes de français- est un retour sur la vie d’un homme d’affaires et les revers qu’il a essuyés lors de ses déplacements professionnels.

J’en espérais beaucoup plus. Dommage.

 Jean Vanmai - Editions Dualpha

jeudi 9 août 2012

Retour à la librairie Livre Sterling

Après avoir posé mes valises dans la patrie de Montaigne, un passage dans la capitale s'imposait.
Je suis retournée sur les lieux qui ont marqués mes vingt années de vie à Paris et je suis, entre autre, passée à la Librairie Livre Sterling de l'avenue Franklin Roosevelt.



Photo empruntée au sympathique site :










Au milieu d’un désordre ordonné, parmi  les livres, les souvenirs, les photos d’acteurs et d’hommes célèbres, c’est avec joie que je suis entrée dans ce sanctuaire des livres.
Je me suis faufilée, comme en pèlerinage, entre les étals. J'ai feuilleté un livre, puis deux, puis trois et comme au bon vieux temps, je ne savais plus lequel choisir. J’ai caressé plusieurs ouvrages, les ai ouverts, j’ai lu les premières pages, consulté le résumé de l’éditeur mais plus que tout, j’ai lu avec attention les commentaires du libraire. Ces commentaires, rédigés sur des bristols déposés sur le bas de la couverture, ont guidé mes lectures durant plus de dix ans.
Combien de fois ais-je arpenté le trottoir de cette librairie située à proximité d’un très sympathique magasin de chocolats. En femme pressée, à l’heure du déjeuner, en dilettante le soir après le travail, en flânant, les jours où moins occupée, je passais la plupart de mon temps libre à lire les commentaires et m’inspirais de l’avis du libraire avant de me diriger vers la caisse les bras chargés d’ouvrages.
Mais ce jour-là, absente depuis longtemps de l’hexagone, je me retrouvais comme à l’accoutumée, indécise devant le vaste choix qui s’imposait à moi lorsque je fus attirée par la couverture d’un livre dont le titre m’interpella. « Un libraire en colère ». M’approchant plus près, je découvrais la photo du libraire en personne sur la couverture.
Curieuse, j’ai acheté le livre. Je me suis replongée avec plaisir dans l’époque où je travaillais dans le quartier, cette époque révolue où j’avais été une cliente assidue de cette librairie. 
Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me suis reconnue dans plusieurs personnages décrits dans ce livre.
J’ai été à la fois, la personne qui demande son chemin (avec la formule de politesse s'il vous plait !). Celle qui pressée à l'heure du déjeuner venait reluquer les dernières sorties littéraires mais n'achetait rien par manque de temps. Celle aussi qui venait consulter les commentaires apposés sur les couvertures des livres... Et non cher Monsieur Delhomme, je ne me donnais pas une contenance. Je ne pouvais simplement pas résister à l’appel du livre. Je passais à la hâte, m’arrêtais devant la vitrine comme poussée par un élan mais stoppais devant vos étals. Pressée par mes contraintes professionnelles, je me contentais juste de caresser les ouvrages des yeux avant de revenir, le soir ou le lendemain,  pour acheter les trésors qui trônent aujourd'hui sur les étagères de ma bibliothèque.
 
Si j'ai apprécié  l'humour sous-jacent et les propos tenus, en particulier pour les souvenirs qu'ils me rappellent,  je note une amertume, presque une aigreur dans certains d'entre eux. Quel dommage...
Je fais partie de ces optimistes qui croient encore en l'avenir de l'industrie du livre papier. Oui c'est certain, il y a moins de lecteurs, oui encore, les nouvelles technologies gagnent du terrain sur le papier mais il y aura toujours des inconditionnels pour faire aimer les livres.

A vous, à nous et à tous les amoureux de la littérature de le faire comprendre aux autres. Même si nous trouverons toujours sur notre chemin -comme ce fut le cas pour l'auteur- quelques individus suffisants pour prétendre que la lecture est une perte de temps.


Un Libraire en colère
aux Editions l'Editeur

Pour plus d'information sur le livre :

mardi 19 juin 2012

FIN DE L'EXIL


Chers lecteurs, internautes, amis …  Aujourd’hui je ne vous parlerais pas de  livre, mais j’ajouterais plutôt une page à la Genèse de ce blog. Mon exil volontaire aux Antipodes s'est achevé. Ce blog qui avait vu le jour huit mois après mon installation en Océanie, prend  fin pour devenir www.voyagesautourdeslivres.com.
Ce site créé peu de temps  avant mon départ nécessite encore beaucoup de mises au point, de mises à jour de structure et de contenu.
Pour toutes ces raisons, je vous demande d’être indulgent, patient et même critique,  alors,  n’hésitez pas,  laisser vos commentaires,  vos remarques, vos avis. Twitter, si vous le souhaitez, partagez sur Facebook, soyez fan si vous le désirez ou même auteur, dans la partie « A vos plumes ».

Je vous laisse découvrir l’univers de Voyages autour des Livres qui évoluera au fil des mois.
Pour l’heure je reprends mes marques dans la patrie de Montaigne et de La Boétie.

Si vous souhaitez me contacter vous pouvez me joindre à l’adresse suivante : contact@voyagesautourdeslivres.com
Restons en contact. 


samedi 9 juin 2012

FAITE VOUS-MEME VOTRE MALHEUR

Faites vous-même votre Malheur de Paul Watzlawick


Notation de l'auteur 

Vivre en conflit avec le monde et, en particulier, avec les autres hommes, voilà qui est à la portée du premier venu, mais sécréter le malheur tout seul, dans l'intimité de son for intérieur, c'est une autre paire de manches. On peut toujours reprocher son manque d'amour à un partenaire, attribuer les pires intentions à un patron ou mettre sa propre mauvaise humeur sur le compte du temps qu'il fait - Mais comment s'y prendre pour faire de soi-même son pire ennemi ?

Résumé de l'éditeur 
Le livre de Paul Watzlawick se veut une parodie des livres de conseils pratiques (comment construire soi-même sa maison, comment se faire des amis, etc...). L'auteur y examine tous les moyens qui sont à notre disposition pour nous rendre vraiment malheureux ; soit ceux que nous pratiquons déjà sans avoir besoin de conseil (ruminer sur le passé, ou exiger de la personne aimée qu'elle partage absolument tous vos goûts par exemple), soit ceux qui exigent une technique spéciale : à ce titre, nous sont d'ailleurs prescrits quelques exercices pratiques gradués selon leur difficulté. Car si la vie est un jeu, elle doit relever de la théorie des jeux ; et si la situation est désespérée, la solution est peut être désespérément simple...

Mon humble avis
Si j'ai changé quelque peu de littérature c'est dernier temps, c'est que j'ai dû essayer de comprendre le comportement de certains individus qui m'entourent. Mes lectures se sont portées vers des ouvrages plus philosophiques. Celui-ci est un peu compliqué au démarrage mais l'humour qu'y met son auteur pour faire passer des vérités qui nous échappent, le rend excellent. J'ai particulièrement apprécié le passage qui concerne la notion d'altruisme et celui sur la relation avec l'étranger et les différences culturelles.

A noter également les citations de Dostoïevski/ Les Possédés :
"Tout est bien... Tout.
L'homme est malheureux parce qu'il ne sait pas qu'il est heureux. Ce n'est que cela. C'est tout, c'est Tout !
Quand on le découvre, on devient heureux aussitôt, à l'instant même..."

LA PORTE DES ENFERS




L’histoire prend place en Italie, dans les tréfonds de Naples. Mattéo, chauffeur de taxi, hante les rues de cette ville, à la recherche de son fils Pippo, assassiné dans ces mêmes ruelles.
La rencontre hasardeuse avec différents personnages  « estropiés » par la vie ; un curée, un professeur, un bistrotier, une prostituée, lui permettra de surmonter son chagrin.
Un roman fort, où la mort, la souffrance, le souvenir, la nostalgie même, se côtoient à chaque page. Encore un ouvrage de Laurent Gaudé que ne laisse pas indifférent.

La Porte des Enfers de Laurent Gaudé aux Editions Actes Sud

lundi 21 mai 2012

LE SOLEIL DES SCORTA



Laurent Gaudé nous avait amené en Lousiane avec son livre Ouragan , nous le retrouvons aujourd'hui en Italie avec la famille Scorta.
Un paysage aride, un soleil au zénith, quelques oliviers, un village où les secrets se chuchotent derrière les portes, une place avec son église et son curé dont les sermons sont légions, tel est le décor choisi par Laurent Gaudé pour présenter la saga de la famille Scorta dans ce petit village des Pouilles.
On plonge dans cette histoire touchante où Laurent Gaudé décrit avec des termes simples mais précis, la pauvreté, la méchanceté, la rudesse de personnages attachants, agaçants aussi peut-être mais qui ne laissent pas indifférent.
Un livre d’une grande qualité que l’on lit d’une traite et qui nous laisse seul lorsque la dernière page est tournée.
Le soleil des Scorta de laurent Gaudé aux éditions Babel (prix Goncourt 2004)

dimanche 13 mai 2012

Avenue des Géants




Nouveau roman dont l'histoire prend place en Californie. 

Al Kenner de son vrai nom Edmund Kemper, auteur de crimes en série, est enfermé depuis des années dans une prison californienne.
Marc Dugain réalise une prouesse en se mettant dans la peau du tueur pour nous transmettre les motivations et les sentiments qui ont animés ce meurtrier, au  QI supérieur à celui d’Einstein, entre les années 1960 et 1970. Kenner/Kemper à la personnalité complexe, est à la fois touchant, troublant et détestable dans sa lutte contre ses propres démons.
Marc Dugain ne se contente pas de relater l’histoire de cet homme qui défraya la chronique, il en fait un hymne à la route et aux grands espaces américain,  avec pour toile de fond les périodes hippie qu’il nomme celle de la « contre-culture », de la  guerre du Vietnam et de l’assassinat de JF.Kennedy.
Excellent roman, je vous le recommande.

Avenue des Géants de Marc Dugain aux Editions Gallimard



vendredi 4 mai 2012

OURAGAN

Un autre livre dont la trame se passe aux Etats-Unis. 
Cette fois-ci nous sommes en Louisiane, au cœur de l’ouragan Katrina qui fit nombre de victimes et ravagea l’écosystème environnant.

Laurent Gaudé brosse, tel un peintre, un tableau bouleversant. Touche après touche, avec beaucoup d'émotion, il dépeint le sort mais également l’histoire personnelle de ces individus frappés par le destin.



Ouragan de Laurent Gaudé aux Editions Actes Sud

dimanche 29 avril 2012

Tout ce que j'aimais


Siri Hustvedt, essayiste et romancière d’origine Norvégienne et auteur de plusieurs ouvrages a dû s’imposer pour être reconnue en tant qu’écrivain à part entière et non pas seulement comme la femme de Paul Auster.
Son roman  «Tout ce que j’aimais », qui connait un succès international,  prend place dans le New-York des années 70. L’histoire relate l’amitié entre deux couples insouciants dont les vies empreintes de liberté évoluent dans le milieu artistique. Cette relation amicale qui aurait pu être éternelle sera mise à mal par les aléas de la vie et les coups du destin. Entre perte d’enfant, rupture, toxicomanie, ces quatre amis doivent faire face à leurs illusions perdues.
Siri Hustvedt  dépeint toujours avec beaucoup de talent les émotions des protagonistes dans les scènes de leur quotidien et pose les mots justes pour décrire avec précision les sentiments qui affectent les individus au plus profond de leur âme.

 Tout ce que j'aimais - Siri Hustvedt - Editions Babel

dimanche 22 avril 2012

La Maison du Bout du Monde


La Maison du Bout du Monde c’est l’histoire de deux adolescents devenus grands dont les chemins se sont séparés à l’heure de l’Université. Un ado désorienté qui se raccroche à la famille de son ami. Lequel partira faire ses études à New-York pour sortir du joug de sa mère.

C’est aussi, plus tard, la rencontre amoureuse entre 3 personnes, un hétéro, un homosexuel et une femme plus mure qui deviendra leur amie, leur confidente, leur maman mais aussi la maman de leur enfant.

Un ménage à 3 improbable d’une génération en perdition qui quittera New-York pour s’installer à  proximité de Woodstock. Leur insouciance laissera vite la place aux doutes et à la  déception. Le trio sera rattrapé par la réalité, celle de la maladie.

Cet ouvrage ne fait pas partie de mes lectures habituelles mais il relate de deux moments révolus qui marquèrent notre époque ; celle des hippies et du début des années 80, aux premières heures du Sida.  
Mickael Mayer en fera d’ailleurs un film en 2003 avec pour acteurs principaux : Colin Farrell, Robin Wright et  Dallas Robert.

La Maison du Bout du Monde aux Editions 10/18 de Michael Cunningham

jeudi 12 avril 2012

Corps et âme

 L'enfant Prodige

Claude Rowlings est un enfant des quartiers pauvres de New York. Il serait probablement, resté  à jamais spectateur d’un monde inaccessible, s’il n’avait un jour découvert sous des montagnes de papiers, un vieux piano désaccordé dans l’appartement où il vit avec sa mère.
Ce jeune garçon que tout prédestine à la pauvreté est en réalité un génie. Claude est musicien. Ce don exceptionnel transforme alors sa vie qu’il consacre totalement à la musique.
De la misère aux milieux aisés, de la musique classique au jazz,  il évoluera dans un monde qui n’appartient qu’à lui seul. Et même si son fabuleux destin l’amènera sur la scène du Carnegie Hall, il n’oubliera pas ses origines et restera lui-même.
Frank Conroy retrace à merveille l’histoire, à la fois drôle, poignante, expressive mais aussi parfois cruelle, d’un enfant au talent hors norme. L’auteur nous entraine dans le New York en pleine évolution des années 40, au moment où le Jazz tente de s’imposer pour détrôner les partitions poussiéreuses de la musique classique.

A lire absolument.


samedi 7 avril 2012

Le chagrin et la grâce

L’Amérique… pays de la démesure, jusque dans ses massacres. 

En 1999, alors que des atrocités viennent d’être perpétrées par 2 adolescents, les radios, les télévisions du monde entier relatent le drame vécu par les étudiants et les professeurs de Columbine.
Au fil des jours, la douleur des parents, des amis, défilent sous nos yeux sur les écrans de télévision. L’incompréhension, la colère, l’impuissance face à cette inhumanité laissera le monde en attente d’explications. Explications que l’on tentera de nous apporter dans le film Bowling for Columbine quelques années plus tard.
Le chagrin et la grâce retrace non seulement les atrocités du massacre de Columbine, mais  également les dommages collatéraux subis par ces personnes qui se sont trouvées au mauvais endroit au mauvais moment ce jour-là.
Les rescapés de ces atrocités tenteront vainement d’oublier et de recréer leur vie, le chemin sera long et incertain voire impossible. Wally Lamb nous raconte avec beaucoup de sensibilité les horreurs vécues par ces gens. Sous fond de tragédie et de drame personnel, l’auteur mélange un fait divers à l’histoire de famille d’un des protagonistes.
Très beau livre, un seul commentaire cependant : un peu long. Le mélange de l’intrigue de l’histoire de famille du personnage principal aux évènements dramatiques de Columbine rend la lecture de ce livre un peu longue, on s’essouffle à la fin.
La Chagrin et la Grâce de Wally Lamb aux éditions Belfond

lundi 30 janvier 2012

OUTSIDE VALENTINE

Puisque nous avons traversé l’Atlantique  pourquoi ne pas y rester un peu ?
L’Amérique, le rêve américain, La prohibition, le Ku Klux Klan, les Sharks et les Jets, les gangs. La Vente d’armes en toute liberté, la chaise électrique, . C’est aussi cela l’Amérique.

En 1958 dans le Nebraska, Charles Starkweather, 19 ans, et Caril Ann Fugate, 14 ans commettent les meurtres de onze personnes, dont les propres grands-parents de Liza Ward, l'auteur de ce roman.
Un drame atroce magnifiquement raconté par l’auteur qui loin du moindre sentiment de vengeance, aborde avec beaucoup de recul l’histoire de cette tragédie. Associant le passé et le présent, l’auteur relate avec brio les pensées de chaque protagoniste. L’histoire nous conduit de la fin des années 1950 en 1991  sur les traces d’un enfant ayant subi les dommages collatéraux du meurtre de ses parents.