Après avoir posé mes valises dans la patrie de Montaigne, un passage dans la capitale s'imposait.
Je suis retournée sur les lieux qui ont marqués mes vingt années de vie à Paris et je suis, entre autre, passée à la Librairie Livre Sterling de l'avenue Franklin Roosevelt.
Photo empruntée au sympathique site :
Au milieu d’un désordre ordonné, parmi
les livres, les souvenirs, les photos
d’acteurs et d’hommes célèbres, c’est avec joie que je suis entrée dans ce sanctuaire des livres.
Je me suis faufilée, comme en
pèlerinage, entre les étals. J'ai feuilleté un livre, puis deux, puis trois
et comme au bon vieux temps, je ne savais plus lequel choisir. J’ai caressé
plusieurs ouvrages, les ai ouverts, j’ai lu les premières pages, consulté le
résumé de l’éditeur mais plus que tout, j’ai lu avec attention les commentaires
du libraire. Ces commentaires, rédigés sur des bristols déposés sur le bas de la
couverture, ont guidé mes lectures durant plus de dix ans.
Combien de fois ais-je arpenté le
trottoir de cette librairie située à proximité d’un très sympathique magasin de
chocolats. En femme pressée, à l’heure du déjeuner, en dilettante le soir après
le travail, en flânant, les jours où moins occupée, je passais la plupart de
mon temps libre à lire les commentaires et m’inspirais de l’avis du libraire
avant de me diriger vers la caisse les bras chargés d’ouvrages.
Mais ce jour-là, absente depuis
longtemps de l’hexagone, je me retrouvais comme à l’accoutumée, indécise devant
le vaste choix qui s’imposait à moi lorsque je fus attirée par la couverture d’un
livre dont le titre m’interpella. « Un
libraire en colère ». M’approchant plus près, je découvrais la photo
du libraire en personne sur la couverture.
Curieuse, j’ai acheté le livre. Je me suis replongée avec
plaisir dans l’époque où je travaillais dans le quartier, cette époque révolue
où j’avais été une cliente assidue de cette librairie.
Aussi surprenant que cela
puisse paraître, je me suis reconnue dans plusieurs personnages décrits dans ce livre.
J’ai été à la fois, la personne
qui demande son chemin (avec la formule de politesse s'il vous plait !). Celle qui pressée à l'heure du déjeuner venait reluquer les dernières sorties littéraires mais n'achetait rien par manque de temps. Celle aussi qui venait consulter les commentaires apposés sur les couvertures des livres... Et non cher Monsieur Delhomme, je ne me donnais pas une contenance. Je ne pouvais simplement pas résister à l’appel du
livre. Je passais à la hâte, m’arrêtais devant la vitrine comme poussée par
un élan mais stoppais devant vos étals. Pressée par mes contraintes professionnelles, je me contentais juste de caresser les ouvrages des yeux avant de revenir, le soir ou le lendemain, pour acheter les trésors qui trônent aujourd'hui sur les étagères de ma bibliothèque.
Si j'ai apprécié l'humour sous-jacent et les propos tenus, en particulier pour les souvenirs qu'ils me rappellent, je note une amertume, presque une aigreur dans certains d'entre eux. Quel dommage...
Je fais partie de ces optimistes qui croient encore en l'avenir de l'industrie du livre papier. Oui c'est certain, il y a moins de lecteurs, oui encore, les nouvelles technologies gagnent du terrain sur le papier mais il y aura toujours des inconditionnels pour faire aimer les livres.
A vous, à nous et à tous les amoureux de la littérature de le faire comprendre aux autres. Même si nous trouverons toujours sur notre chemin -comme ce fut le cas pour l'auteur- quelques individus suffisants pour prétendre que la lecture est une perte de temps.
Un Libraire en colère
aux Editions l'Editeur
Pour plus d'information sur le livre :