jeudi 30 août 2012

Bienvenue parmi nous



A l’heure où les médias nous inondent d’informations sur la rentrée littéraire et les quelques 646 ouvrages qu’il faut avoir lus pour être dans la mouvance littéraire, je nage à contre-courant et lis un livre écrit il y a plus de dix ans. Bien que je brûle d’envie de me plonger dans quelques nouveautés, l’adaptation de ce livre au cinéma par Jean Becker, me pousse à me plonger à nouveau dans l’univers d’Eric Holder et je ne suis pas déçue.
L’auteur nous raconte l’histoire improbable d’une jeune fille mise à la porte par sa mère, qui débarque chez un couple dans le Sud de la France, au hasard de son vagabondage.
Si Daniela, cette jeune adolescente peu épargnée par la vie, trouve réconfort et écoute auprès d'Alice dans la maison de ces deux sexagénaires, elle deviendra, elle-aussi, un élément indispensable dans la vie de ces hôtes, notamment dans celle de Taillandier.
Peintre  en panne d’inspiration, grâce à elle, il ne retrouvera pas  seulement le gout pour le dessin mais également le gout à la vie.
Une histoire émouvante, qui ressemble peu à la réalité de la vie quotidienne mais on a envie d’y croire tant le récit est beau et les protagonistes attachants.

E.D

Bienvenue parmi nous  d'Eric Holder aux Editions J'ai Lu

samedi 25 août 2012

Le titre était pourtant prometteur


Avant de rentrer en métropole, je voulais, une fois n’est pas coutume, lire un ouvrage d’un auteur issu du cercle très fermé des écrivains calédoniens.
Ce livre ne fut pas, à l’instar des quelques trois cent cinquante ouvrages qui m’ont suivis, mis en carton pour un périple de quarante-cinq jours à travers les océans, mais  précieusement conservé dans mes bagages à main pour accompagner mes trente heures de voyages.

 « Kidnapping à Istanbul »…
Inconditionnelle de cette citée magique, j’imaginais déjà une histoire passionnante au sein de la Sublime Porte avec en toile de fond Topkapi, Saint Sophie, peut-être La Mosquée Bleue ou encore la Tour de Galata.
Je me représentais une poursuite dans les ruelles encombrées du Bazar, parmi les étals de Loukoums et d’épices. Je pensais à une chasse effrénée sur le Bosphore, décrivant au passage la beauté des Yalis, mentionnant Ortakoÿ, son port, ses vendeurs de poissons grillés… Peut-être même une référence à Loti et son café, une description du palais de Dolmabahçe, un clin d’œil à Kénizé Mourad.  Mais rien de tout cela…
Le titre évocateur m’avait mise en émoi…Mon imagination avait été féconde. Aussi ma déception fut-elle grande lorsqu’après cent pages de lecture, je n’avais toujours pas compris le sens de l’histoire.
Bien évidemment, quelques références sur l’époque Byzantine jaillissaient çà et là mais sans logique, sans véritable lien avec une histoire ou avec l’Histoire.
Hélas, ce livre n’est pas un guide de voyage sur Istanbul, pas plus qu’un guide culturel, et encore moins un roman. Certains diront qu’à la lecture du résumé de l’éditeur, j’aurais dû le comprendre. Mais pourquoi ce titre alors ? Ce récit décousu -parsemé de fautes de français- est un retour sur la vie d’un homme d’affaires et les revers qu’il a essuyés lors de ses déplacements professionnels.

J’en espérais beaucoup plus. Dommage.

 Jean Vanmai - Editions Dualpha

jeudi 9 août 2012

Retour à la librairie Livre Sterling

Après avoir posé mes valises dans la patrie de Montaigne, un passage dans la capitale s'imposait.
Je suis retournée sur les lieux qui ont marqués mes vingt années de vie à Paris et je suis, entre autre, passée à la Librairie Livre Sterling de l'avenue Franklin Roosevelt.



Photo empruntée au sympathique site :










Au milieu d’un désordre ordonné, parmi  les livres, les souvenirs, les photos d’acteurs et d’hommes célèbres, c’est avec joie que je suis entrée dans ce sanctuaire des livres.
Je me suis faufilée, comme en pèlerinage, entre les étals. J'ai feuilleté un livre, puis deux, puis trois et comme au bon vieux temps, je ne savais plus lequel choisir. J’ai caressé plusieurs ouvrages, les ai ouverts, j’ai lu les premières pages, consulté le résumé de l’éditeur mais plus que tout, j’ai lu avec attention les commentaires du libraire. Ces commentaires, rédigés sur des bristols déposés sur le bas de la couverture, ont guidé mes lectures durant plus de dix ans.
Combien de fois ais-je arpenté le trottoir de cette librairie située à proximité d’un très sympathique magasin de chocolats. En femme pressée, à l’heure du déjeuner, en dilettante le soir après le travail, en flânant, les jours où moins occupée, je passais la plupart de mon temps libre à lire les commentaires et m’inspirais de l’avis du libraire avant de me diriger vers la caisse les bras chargés d’ouvrages.
Mais ce jour-là, absente depuis longtemps de l’hexagone, je me retrouvais comme à l’accoutumée, indécise devant le vaste choix qui s’imposait à moi lorsque je fus attirée par la couverture d’un livre dont le titre m’interpella. « Un libraire en colère ». M’approchant plus près, je découvrais la photo du libraire en personne sur la couverture.
Curieuse, j’ai acheté le livre. Je me suis replongée avec plaisir dans l’époque où je travaillais dans le quartier, cette époque révolue où j’avais été une cliente assidue de cette librairie. 
Aussi surprenant que cela puisse paraître, je me suis reconnue dans plusieurs personnages décrits dans ce livre.
J’ai été à la fois, la personne qui demande son chemin (avec la formule de politesse s'il vous plait !). Celle qui pressée à l'heure du déjeuner venait reluquer les dernières sorties littéraires mais n'achetait rien par manque de temps. Celle aussi qui venait consulter les commentaires apposés sur les couvertures des livres... Et non cher Monsieur Delhomme, je ne me donnais pas une contenance. Je ne pouvais simplement pas résister à l’appel du livre. Je passais à la hâte, m’arrêtais devant la vitrine comme poussée par un élan mais stoppais devant vos étals. Pressée par mes contraintes professionnelles, je me contentais juste de caresser les ouvrages des yeux avant de revenir, le soir ou le lendemain,  pour acheter les trésors qui trônent aujourd'hui sur les étagères de ma bibliothèque.
 
Si j'ai apprécié  l'humour sous-jacent et les propos tenus, en particulier pour les souvenirs qu'ils me rappellent,  je note une amertume, presque une aigreur dans certains d'entre eux. Quel dommage...
Je fais partie de ces optimistes qui croient encore en l'avenir de l'industrie du livre papier. Oui c'est certain, il y a moins de lecteurs, oui encore, les nouvelles technologies gagnent du terrain sur le papier mais il y aura toujours des inconditionnels pour faire aimer les livres.

A vous, à nous et à tous les amoureux de la littérature de le faire comprendre aux autres. Même si nous trouverons toujours sur notre chemin -comme ce fut le cas pour l'auteur- quelques individus suffisants pour prétendre que la lecture est une perte de temps.


Un Libraire en colère
aux Editions l'Editeur

Pour plus d'information sur le livre :