lundi 22 octobre 2012

FEMME DE CHAMBRE



FEMME DE CHAMBRE
de Markus Orths
aux Editions Liana Levi
Dès les premières pages, j’ai eu envie d’en savoir plus sur Lynn. En premier lieu, l’auteur laisse entendre qu’elle a séjourné quelques temps dans un hôpital. Les séances avec son thérapeute prouvent qu’il lui est réellement arrivée quelque chose. Lorsque je découvre sa manie obsessionnelle du ménage, je pense immédiatement qu’elle est atteinte de tocs qui la conduisent à  récurer, lessiver, et nettoyer  sans relâche, même au-delà de ces journées de travail de femme de ménage.
En réalité, je devine à demi-mot que son « problème » est ailleurs, et crois même un instant, mais sans aucune certitude, qu’elle pourrait être cleptomane.
La vie de Lynn est rythmée par un calendrier hebdomadaire monotone. Le jeudi elle téléphone systématiquement à sa mère et seulement le jeudi. Le vendredi elle voit son thérapeute mais le mardi est sa journée préférée. Ces jours-là,  Lynn se couche sous le lit d’une chambre d’hôtel dans lequel elle travaille et devient pour une nuit, l’observatrice cachée de la vie d’un autre. C’est de cette façon qu’elle rencontre Chiara, Escort girl libre et indépendante.
Alors que Chiara est affranchie de toute contrainte, Lynn, elle, au contraire, est dépendante et prisonnière de ses manies, de ses rituels, de ses angoisses, de sa vie sans éclat.
Markus Orths dépeint avec pudeur la vie de Lynn dont les détails parcimonieux nous permettent de laisser vagabonder notre imagination et peut-être même de s'interroger sur sa propre vie et sur le sens que l'on veut bien lui donner.

vendredi 5 octobre 2012

Une semaine de vacances de Christine Angot



Aux Editions Flammarion
Je me tiens habituellement à distance de l’effervescence, souvent commerciale, provoquée par la rentrée littéraire. L’engouement que suscitent ces ouvrages fraîchement mis en rayon, ne fait que m’agacer. Mais cette fois, je n’ai pas pu rester indifférente à la couverture médiatique dont a bénéficié le livre de Christine Angot. Face à de telles divergences d’opinion, j’ai acheté l’ouvrage. Encensé par les uns, décrié par les autres, qui aurait pu rester sourd à tous les commentaires diffusés par les médias ?
J’ai lu ce livre très rapidement comme pressée d’en finir au plus vite avec l’horreur. Et même si je n’ai pas aimé être la spectatrice des scènes dépeintes par Angot,  je peux comprendre pourquoi cet ouvrage a suscité autant de compliments que de critiques. Dérangeant ? Oui bien sûr. Trop accès sur le sexe ? Trop cru ? Oui aussi.
Certes il est difficile de parler d’inceste sans en montrer le côté noir, le côté sale, l’horreur de ce que vivent ses enfants sous la dominance et le contrôle de l’adulte. J’ai conscience du talent dont il faut faire preuve pour décrire avec autant de précisions, sans jamais être vulgaire, les situations humiliantes  que vit cette jeune fille.
Cependant, était-il nécessaire d’insister autant sur les détails pour montrer toute cette cruauté ? Ce que je reprocherais à Angot c’est peut-être, le manque de pudeur et le déballage imposé au lecteur par l'écriture de passages trop longuement détaillés et de façon répétitive.
Si vous souhaitez un commentaire supplémentaire d’une personne qui a apprécié cet ouvrage sans condition, cliquez sur ce lien suivant : l’ivre de lire.
E.D