Aux éditions Actes Sud
1991, Vukovar, un frère et une sœur s’en vont en vacances sur
les rives de l’Adriatique. Seuls et éloignés de leurs parents pour la première
fois, ils passent quelques semaines dans une colonie de vacances.
De leurs parents, ils ne reverront que leur mère qui les
rejoindra quelques semaines plus tard laissant son mari défendre leur ville prise
par les forces Serbes.
Désormais personnes « déplacées », ils se
réfugieront à Zagreb et seront momentanément hébergés par leur famille. Puis
ballottés d’un lieu à un autre, sans appartement, ils seront finalement logés
dans l’hôtel Zagorje, ancienne école des cadres du parti. Un endroit isolé où les réfugiés
s’entassent dans une affligeante promiscuité.
La narratrice, alors fillette de neuf ans au début des
événements, relate les souvenirs de ce que fut sa vie dans ces temps de guerre,
une lutte souvent humiliante pour tenter de vivre dignement. De sa vie entre parenthèse,
dans l’attente d’un avenir meilleur, l’auteur se rappelle le manque d’argent, l’absence
du père, la souffrance de sa mère et son attentisme, les reproches de son frère,
le mépris des gens de la région envers les réfugiés…
La guerre prendra fin mais ce n’est que longtemps après, une
fois qu’un logement leur sera attribué, que la promesse d’une vie meilleure se
fera enfin sentir. Malgré les stigmates de toutes ces années et le manque d'un père, l'espoir d'une nouvelle vie à reconstruire s'annonce.
Hotel Z c’est la vision d’une enfant puis celle d’une adolescente qui a grandi trop vite et raconte avec simplicité l’exil et la survie de toute une
famille meurtrie.
Ce récit touchant, poignant, bouleversant même par moment ne
peut pas laisser le lecteur indifférent. A moins qu’il ne fasse preuve d’aucune
compassion.