Aux Editions « Au vent des îles »
« Nouméa Mangrove » est
une fresque de la vie en Nouvelle Calédonie, mais pas une de celles affichées dans les
magazines en papier glacé des agences de voyages. Ici c’est plutôt de l’envers
du décor dont il s’agit. La vie dans les squats au bord des mangroves, les
règles qui régissent la communauté dans des habitations de fortune, la vie en
brousse, les inégalités entre les kanaks et les blancs, les envies et jalousies
suscitées par trop d’argent et d’opulence, les règlements de compte, la
violence… C’est en partie cela que raconte Claudine Jacques dans cet ouvrage… Sous fond de roman policier, elle aborde également
un sujet d’actualité : la pollution de l’environnement causée par les
usines de Nickel.
La construction particulière du
récit et la façon dont l’auteur amène l’intrigue rend l’histoire captivante. Le
début du livre un peu perturbant et difficile à suivre par la profusion de personnages évoluant sans véritable lien
entre eux, n’entache en rien l’intérêt de cette lecture puisque au fil des pages on se laisse emporter dans
les eaux troubles de la mangrove et meurtre après meurtre, apparaissent les
enjeux et les liens qui unissent tous les protagonistes.
Ce n’est qu’une fois la dernière page du livre
tournée, un peu sonné, que l’on prend conscience de toute l’ampleur de l’énigme
et le cloaque des eaux boueuses de la mangrove devient enfin limpide.