jeudi 24 octobre 2013

Petites scènes capitales de Sylvie Germain


Aux Editions Albin Michel


Cet ouvrage émouvant écrit avec beaucoup de sensibilité, retrace la vie  de Liliane, privée de son vrai prénom Barbara, qui sera durant toute sa vie en quête d’identité, de repères et de compréhension sur l’origine de son existence.
Cette petite fille, abandonnée par sa mère, contrainte de partager son père avec sa belle-mère et ses enfants, ne trouvera jamais vraiment sa place au sein de cette famille recomposée. Pourtant, malgré les malheurs, les désillusions, les attentes inassouvies, l’amour est présent, et bien que maladroit et  parfois silencieux, chacun le démontre, timidement, à sa façon.

D’une écriture délicate presque poétique, Sylvie Germain nous embarque dans la vie chaotique  de Lilie. Un destin qui aurait pu être le nôtre ou celui d’un proche si l’on était né après la guerre et si nous avions vécu Mai 68…

mardi 1 octobre 2013

Robert Mitchum ne revient pas

de Jean Hatzfeld
Aux Editions Gallimard


Mon premier ouvrage de la rentrée littéraire… Je ne suis pas du tout déçue.

1992 Sarajevo, deux athlètes de tir préparent les prochains jeux de Barcelone. Maridja d’origine Serbe, et Vahidin Bosniaque musulman, deux origines, deux religions, deux personnes qui s’aiment et seront éloignées l’une de l’autre en une soirée sans même avoir eu le temps de se dire au revoir. Impliqués malgré eux dans la guerre et forcés d’utiliser leur qualité de tireur d’élite pour intimider les forces opposées, ces deux amants seront rattrapés par la violence des événements et la versatilité des gens qui les entourent. Amis hier, ennemis aujourd’hui, manipulés par leur clan, ils deviendront les « jouets » des chefs de leur armée respective.
Les embuscades, les tirs, les snipers postés derrières des fenêtres sans vitre, les blessés, les morts,  ce spectacle de guerre désolant deviendra désormais leur quotidien. Hatzfeld le raconte simplement mais si intelligemment que l’on en arriverait presque à banaliser la vie des opprimés en état guerre… On plonge pourtant  dans le côté sordide, celui des coups montés, et des coups bas. On y découvre également le rôle des journalistes. Un récit rendu parfois fastidieux par les détails techniques des tirs, mais finalement jamais ennuyeux, tant l’auteur retranscrit les faits de façon réaliste et allège quelque peu l’histoire par les sentiments qui lient les deux principaux protagonistes.
Un ouvrage retraçant les affres de la guerre des Balkans et à fortiori par Jean Hatzfeld, mérite d’être lu.